Tou Caoûssos

 

En Français

Tout Caoûssos

 

Un couplé de paouris biels achéron un fil pla tard. Abio dizé sept ans et fasio un paoû so qué bouillo. Gardabos lous moutons et lous daysabo escapa ceiez bésis qué n'éroun pas countens.

Ero tallomen mal accoutrat qué l'appellaban : Tout Caoussos

Nostré Seigné et Peyré passéron aqui oun garbado sous moutons. Y abio un riou prou grand et bouillon lou trabersa san se mouilla. Diguéron al pastré :

"Traberso nous de l'aoustré bor !" Regardait Peyré qu'éro grand :

"Sabés pas sé pésarés pas trop ! Boun ensacha !" Lou cargo et lou troubét laouché.

"Oh, l'aoutré qu'es may pichou pésara pas pla." Mais sé troumpabo, pésabo may et atchet dé péno per lou trabersx.

Qué aynan douna per lou récoumpensa !" sé y diguet Nostré Seigné : "As aqui un fifré qué lé rendra serbici.

Sous moutons y escapéron din lou can d'un bézi et fasquet béni lou chandarmas. Mais Tout Caousos se métait a chouga del fifré et lous chabals se metton a dansa din lous bartassés pertout et lous chardarmos a crida :

"Tayso té ! Tayso té ! Té faren rés mais chogues plus !" Et sé taysets et lous chabals danséron plus.

En anant garda sous moutons passabo daban lo castel del rey et sa fillo can lou bésio passa sé foutio d'el et dirio Tout Caoussos qué passé. Et el qué n'éro pas sourd, entendio aco et un joun pren soun fifré et dis :

"Cal cap dé naou mésés ou un an qué la fillo del rey atché uno fillo ou un effan. Et la fillo dey rey atchet un drollé.

Lou rey n'éro pas counten d'aco. Cridet : "Cal es lou patré d'aquel drollé ?" "Lou sabé pas !" diguet sa fillo.

Lou tens passet lou pichou abio très ou quatro ans. Ero dégourdit. Lou rey dougnét un dinna oun coubidet la jenesso. Et quand siousquéron al dessert, dougnéron une poumo al drollé :

"Porto lo al papa." y diguéron. Fasquet lou tour et torno.

"Lou papa y es pas !"sa diguet.

Abiou pas imbitat Tout Caousos. Lou rey tournet a fa un dinna et conbideron Tout Caousos. Tournéron dou na uno poumo a drollé.

"Porto lo al papa !" Fa lou tour et la porto a Tout Caousos.

"Es aqui lou papa !"

A lou rey n'éro pas countent. Abio un tounel y fasquet mettré dé qué mantcha per caoutqué tems et lous embarquait toutis très aqui dédins et a la déribo dins l'aygo.

Bisquéron aqui un paou mais Tout Caousos diguet a la fenno :

"Sés pas lasso d'eitré aquiou !"

"Oh ! Si moun Diou !"

"Et bé bay fini tout aco."

E pren soun fifré yatché aqui sul bord un castel oun rés y manquaré. Et alabets soustigueron et din lou castel troubéron tout ça qué lour caillo : bioures, baylets, tout et tout.

Y abio un paou de tems qu'éron aqui hurousos mais élo éro tristo caoutqu cop. Y diguet :

"Qué as ? Languissis de toun payré  ? De al mayré ?"

"O un paou."

"Et bé bay lou beyras liou." Pren soun fifré et dis :

"Qué yatché unpoun de beyré de la porto del rey a la nostro !"

Lou mati quand lou rey sé lébo et qué bey aquel poun de beyré sé démandoba qu'éro aco. La reyna benguet et marchabo douçomen per sabé s'éro soulidé.

"Enfin, diguet lou rey : anan siègré per sabé oun nous ménara." Arribéron a un aoutré castel et tustéron, siousque lou fillo qué benguet lou dierbi et commo siousquéron countent toutis : s'embrasséron.

Lou pitiou abio grandit et éro pla aymablé.

Tout S'arranchet et toutis bisqu'ron hurouses. Commo qué tout a uno fi et cal jamay desespéra, tout s'arrancho din la bito.

 

Tout Caoûssos

 

Un couple de pauvre vieux avait eu un fils assez tard. Il avait dix sept ans et il faisait un peu ce qu'il voulait. Il gardait les moutons et il les laissait échapper chaque fois et ces parents n'étaient pas contents.

Il était tellement mal habillé qu'on l'appelait : Tout Caoussos.

 

Notre Seigneur et Pierre passèrent ici alors qu'il gardait ses moutons. Il y avait un ruisseau assez grand et ils voulaient traverser sans se mouiller. Ils dirent au pâtre : 

« Traverse-nous de l'autre côté ! »

Il regarda Pierre qui était grand : «  Je ne sais pas vous ne pèserai pas trop ! Je vais essayer ! » Il le chargea et il le trouva léger.

«  Oh, l'autre qui est plus petit ne pèsera pas plus. »

Mais il se trompait, il pesait beaucoup et il eut de la peine pour le traverser.

« Qu'allons-nous lui donner pour le récompenser ? » se dit Notre Seigneur.

« Tiens tu as ici un fifre qui te rendra service. »

 

Ses moutons lui échappèrent dans le champ d'un voisin et il fit venir les gendarmes. Mais Tout Caoussous se mit à jouer du fifre et les chevaux se mirent à danser dans les buissons, partout et les gendarmes ont crié :

« Tais-toi ! Tais-toi ! Nous ne te ferons rien mais ne joues plus ! »

Il se tut et les chevaux s'arrêtèrent de danser.

 

En allant garder ses moutons il passait devant le château du roi et sa fille quand elle le voyait passer se moquait de lui. Et lui qui n'était pas sourd, entendait cela et un jour il prit son fifre et dit :

« Dans neuf mois ou un an la fille du roi Roi aura une fille ou un fils! »

Et la fille du Roi eut un fils.

 

Le Roi ne fut pas content de cela. Il Cria :

« Qui est le père de cet enfant ?

-Je ne le sais pas ! » Disait sa fille.

 

Le temps passa, le petit avait trois ou quatre ans. Il était dégourdi. Le Roi donna un repas où il convia la jeunesse. Et quand ils furent au dessert, il donna une pomme à l'enfant :

« Porte là à ton papa » lui dit-il.

Il fit le tour et revint.

« Mon papa n'y est pas ! » dit-il.

Il n'avait pas invité Tout Caoussos.

 

Le Roi refit un repas et il convia Tout Caoussos. Il donna de nouveau une pomme à l'enfant.

« Porte là à ton papa ».

Il fit le tour et il la donna à Tout Caoussos.

« Il est ici mon papa ! »

Le Roi n'état pas content. Il avait un tonneau, il y fit mettre à manger pour quelques temps et il les embarqua tous les trois dedans et les mit à la dérive dans l'eau.

 

Ils restèrent dedans un peu mais Tout Caoussos dit à la femme :

« Tu n'est pas lasse d'être là !

-Oh si, Mon Dieu ! 

- Et bien ça va finir tout ça !»

Il prit son fifre et sur le bord apparut un château où rien ne manquait.

Alors ils sortirent et dans le chateau ils trouvèrent tout ce qui leurs fallait : vivres, valets et tout et tout.

 

Ils étaient là depuis quelques temps, heureux mais la fille du roi était triste tout le temps. Il lui demanda :

« Qu'as-tu ? Tu te languis de ton père ? De ta mère,

-Oui un peu.

-Et bien tu vas les voir bientôt ! »

Il prit son fifre et dit :

« Qu'il y ait un pont de verre de la porte du Roi à la notre ! »

 

Le matin quand le Roi se leva et qu'il vit ce pont de verre il se demanda ce que c'était.

La Reine vint et ils marchèrent doucement pour savoir s'il était solide.

« Enfin, dit le Roi, nous allons le suivre pour savoir où il mène ! »

Ils arrivèrent à un autre château et ils frappèrent. Ce fut leur fille qui vint leur ouvrir. Ils étaient tous si contents ! Ils s'embrassèrent.

Le petit avait grandi et il était bien aimable.

 

Tout s'arrangea et tous vécurent heureux.

Comme tout a une fin ! Il ne faut jamais désespérer, tout s'arrange dans la vie.

 

 

 


Copyright © Mido. Tous droits réservés.